À Tsévié, 35 km de Lomé, certaines personnes vivant avec le VIH font face à des défis accablants, tant sur le plan de la santé que sur le plan économique et social. Dans ce reportage, nous sommes allés à la rencontre de Jean et Amina, (noms d’emprunts), deux commerçants déterminés à surmonter la stigmatisation et la discrimination.
Jean, âgé de 42 ans, est un vendeur ambulant de produits alimentaires. Lorsqu’il a appris sa séropositivité, il a dû faire face à un rejet brutal de la part de certains clients.Au début, il m’était difficile de vendre mes produits. Les clients me regardaient différemment et certains m’évitaient. J’ai même dû fermer mon commerce pendant un certain temps, car savoir que je vivais avec le VIH faisait fuir les clients,” confie-t-il, la douleur palpable dans sa voix.
De son côté, Amina, propriétaire d’une boutique de vêtements dans une rue commerçante animée, a aussi subi des discriminations violentes. Les gens entraient dans ma boutique, me regardaient, murmuraient entre eux, et repartaient sans rien acheter. C’est un fardeau de vivre ce rejet de la part de ceux que tu connais et qui ne veulent même pas te saluer simplement parce que tu es porteur du VIH,” explique-t-elle, avec une tristesse évidente dans le regard.
Les obstacles ne s’arrêtent pas là. La dématérialisation des transactions commerciales, qui se propage de plus en plus avec l’essor des plateformes en ligne, complique encore leur quotidien.
“Les clients préfèrent acheter en ligne, via des applications mobiles. C’est difficile de tenir un commerce physique quand l’on se voit marginalisé par cette évolution numérique. Beaucoup d’entre nous n’ont pas l’accès nécessaire pour rivaliser avec ces nouvelles technologies,” confie M. Jean, résigné, mais déterminé.
Malgré tous leurs efforts pour maintenir leurs commerces, M. Jean et Mme Amina continuent de faire face à la discrimination. Les préjugés envers les personnes vivant avec le VIH sont encore très présents. Les gens ne savent pas que je suis sous traitement antirétroviral et que ma charge virale est indétectable. Cela signifie que je ne peux pas transmettre le virus. Mais cette ignorance n’empêche pas certains de me juger, de me stigmatiser, et parfois même de me fuir,” déplore Mme Amina.
Malgré les défis, les deux PVVIH n’ont pas baissé les bras. Grâce à des programmes de soutien et de sensibilisation, ils ont trouvé la force de continuer. J’ai rejoint un groupe de soutien pour les personnes vivant avec le VIH. Cela m’a appris que ce n’est pas la maladie qui définit qui nous sommes, mais nos actions et nos rêves,” explique Mme Amina. M. Jean, quant à lui, a choisi de rétablir la confiance avec ses clients en étant transparent et en expliquant que vivre avec le VIH ne le rend ni différent ni dangereux.
Ce reportage met en lumière les défis quotidiens des commerçants vivant avec le VIH, un combat qu’ils mènent avec courage. Nous appelons chacun à combattre la stigmatisation et la discrimination. Ensemble, faisons tomber les préjugés et œuvrons pour une société plus solidaire et inclusive.“Accepter les différences, c’est comprendre que chaque individu mérite une chance égale, peu importe sa condition de santé. Nous devons arrêter de juger et offrir à ceux qui vivent avec le VIH une place parmi nous,” conclut M. Jean avec espoir.
Le changement commence par nous. Ensemble, mettons fin à la stigmatisation du VIH dans nos communautés et ouvrons la voie à un avenir plus juste et plus équitable pour tous.
Source : Togomedia24.tg